Le gardien (chapitre 14)

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Le roi fit remonter son trône à sa place habituelle par lévitation et ordonna de faire enlever la table et les chaises. Il attendit que le dernier Grand de son tout nouveau royaume soit sorti. Une ombre fit son apparition. C’était une jeune femme blonde aux yeux verts, un corps mince avec peu de formes. Elle portait une robe noire ainsi qu’un manteau marron foncé adapter pour une chevauché plus ou moins longue.

  • Alors Valérie, notre gardien, est-il réel ou non ?
  • Il semblerait bien que oui votre majesté…
  • Votre mission sera de recueillir le plus d’information sur lui. Je veux tout savoir, tout, de sa naissance à aujourd’hui.
  • Bien sûr votre majesté, vos désirs sont des ordres.
  • Vous avez le droit d’utiliser tout les moyens possibles, même vos charges, Valérie.
  • Mes charges, s’est la première fois que vous me demandez cela.
  • Un gardien, la caste que je croyais totalement disparu, cela vaut biens l’utilisation de tous vos atouts.
  • Cela vous coutera cher majesté.
  • Et combien ?
  • De quoi vivre de mes rentes pour le reste de mes jours.
  • Je vous donnerai un domaine, Valérie, riche, avec plusieurs types de cultures possibles ainsi que quelques vaches et moutons.
  • Cela me convient très bien votre altesse, je suis à votre service.

La fin du chapitre est un peu court, je sais, mais la suite viendra rapidement

Le gardien (chapitre 13)

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Adoph Wiso se leva et sortit de la salle du trône, la porte se referma derrière lui. Il entendit juste après que la porte se fut referée derrière lui, il put percevoir le brouhaha de la discussion, sans rien comprendre.

Le roi, d’un mouvement de main, ordonna au serviteur de mettre en place une grande table et des chaises confortables. Les domestiques se retirèrent juste après. Par la seule force de sa pensée il plaça son trône au bout de la table. Une dizaine de personnes présentes prirent place également. Chaque représentant disposait d’un homme derrière lui pour le conseiller.

  • Vous avez tous entendu le rapport du duc Adoph Wiso ?
  • Oui firent-ils tous en cœur.
  • Vous pensez que les gardiens sont de retour ? demanda le gobelin qui avait du mal à rester assis.

Le roi le regarda droit dans les yeux, le gobelin ne baissa pas yeux.

  • Ici, sans oreilles indiscrètes, nous n’avons pas besoin de nos titres, nos prénoms suffise fit le roi.
  • Parfait, Argalius, je sais que vous êtes le roi, mais vous devez nous donner des réponses claires. Des gardiens ont-ils survécu ? Demanda l’alps.
  • Aux dernières informations, aucun n’a survécu à la bataille. Seuls certains trolls et des alliés des gardiens. Vous pouvez nous le confirmer Lupak.

Le roi regarda le vampire qui resta impassible, des centaines d’années d’existence lui avaient appris à ne rien laisser transparaître. Le jour de la bataille contre les trolls qui ravageaient une grande partie des montagnes et du pays des humains, il commandait les vampires qui avaient accepté une alliance. Cette alliance contre nature s’expliquait par la destruction d’un nombre important de villages que le clan des vampires utilisait comme garde manger. Pour défendre leurs ressources alimentaires, les vampires avaient formé une armée et donné le commandement à Lupak, du fait de son âge. A cette époque reculée, ce dernier venait de fêter ses deux mille ans. La bataille avait décimé la vie aux trois quarts des vampires présents. Il ne savait pas comment il avait lui-même pu survivre. Il s’était réveillé au milieu des morts avec des blessures si importantes qu’aucun être normalement constitué n’aurait pu survivre. Lupak avait fait le tour du champ de bataille pour constater l’ampleur des pertes. Un grand nombre de corps de gardiens gisaient au milieu des carcasses des trolls. Des vampires, il restait que des tas de cendres par ci par-là.

  • J’y étais répondit Lupak, je n’ai vu aucun gardien vivant ni même blessé sur le champ de bataille.
  • Vous êtes sûr de vous ?

L’alps avait posé la question sur un ton violent, sans aucun respect pour Lupak. Le vampire resta de marbre, mais Lupak se promit qu’à la moindre occasion, il lui ferait payer ses paroles en le tuant.

  • Calmez-vous Cnut, ordonna Argulius. Les elfes ne doivent pas rentrer en conflit avec les vampires, nous avons eu suffisamment de mal à nous fédérer contre notre commun.
  • Et qui est notre ennemi ? demanda un humain. Nous ne sommes en guerre contre personne pourtant.
  • Baron Tristan De Valla, je ne vais pas encore devoir m’expliquer ?

Argalius s’était levé pour répondre à son interlocuteur. Il voulait paraître plus imposant. Il était le roi, même si ses principaux conseillers se considéraient comme légitime pour revendiquer une partie de son pouvoir qu’ils avaient tous aidé à avoir.

  • Votre peuple, les gobelins, les orcs, les vampires, les elfes, nous vivons tous dans des régions régulés.
  • Les terres que nous contrôlons sont les plus pauvres et les plus désolées de tous les continents, cela n’est pas une nouveauté, admit Triatan. La famine nous guette chaque année.
  • Cela a été notre première politique : cesser nos querelles afin de préserver nos maigres ressources continua le gobelin.

L’orc qui était à ses cotés acquiesça d’un grognement sourd.

  • Deux solutions s’offrent à nous, poursuivit le roi. Les autres royaumes, nous pouvons les attaquer pour augmenter nos terres. Chacun ici sapera les ressources d’un royaume en vue de l’affaiblir avant une déclaration de guerre. Bien sûr, ouvrir un portail sur l’autre monde et le conquérir permettra de s’approprier toutes les richesses et récupérer des nouveaux savoir que nous pourrions utiliser dans notre monde pour mettre nos ennemis à nos pieds.

Argalius tapa du poing sur la table.

  • Maintenant, pour éviter de tout perdre, nous allons unir nos forces ensemble pour potentiellement répondre à ces deux problématiques.
  • Et comment faire, demanda Cnut.
  • En exploitant toutes les compétences spécifiques de vos hommes et des différentes espèces, vous pouvez former des équipes qui travailleront jour et nuit. Donc je ne veux aucun retard dans la recherche d’au portail. Sans vous remettre en cause Lupak, mais pour plus de sureté, faîtes marcher vos réseaux d’espionnage. Nous devons savoir si un ou plusieurs gardiens sont toujours vivants ou si une personne se ferait passer pour un gardien.

Le gardien (chapitre 12)

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  • Il faut peut être vous motiver pour réussir à ouvrir un portail, voir plusieurs.
  • Mais, Majesté, je ne sais pas qui a pu refermer la porte dimensionnelle, personne n’a des pouvoirs assez forts pour le faire ! L’ordre des mages Y’ourg, avec les elfes, sont les personnes qui maîtrisent la magie à un niveau supérieur. Dans notre monde, il existe des sorciers pouvant rivaliser avec eux, mais ils sont rares. Par contre, dans l’autre monde, c’est impossible de trouver des personnes avec des pouvoirs magiques importants.
  • Et comment savez vous cela ? demanda l’alps.

Le duc dévisagea le roi avec insistance, il ne savait pas s’il devait répondre directement à cette créature ou attendre l’autorisation du roi.

  • On vous a posé une question, répondez ! Ordonna le roi.
  • Les elfes n’ont plus aucun contact avec l’autre monde de puis de nombreuses années. Seul un sorcier ou un magicien d’une certaine importance y arrivent.
  • Et vous avez d’autres sources d’information que les elfes ? Interrogea le l’alps.
  • Les mages Y’ourg ont tenté de rentrer en contact avec des personnes utilisant la magie de l’autre monde sans grand résultat.
  • Vous pouvez être plus précis ? Lui pria le vampire, tout d’un coup intéressé par la conversation.
  • Les mages ont pu parler avec des petits mages et sorciers sans grand pouvoir. Les informations ont été très confuses et bizarres. Ils parlent de machines, de pays, de gouvernements. Nous n’avons pas tout compris.

Le vampire sourit et laissa apparaitre ses canines ? Adoph ne sut s’il devait se lever pour fuir ou attendre la morsure et mourir.

  • C’est bien ce que nous pensions, nous les vampires. L’autre monde a abandonné les anciennes croyances et s’est tourné vers la science et la technique, la magie n’existe pratiquement plus, poursuivit le vampire
  • Alors pourquoi n’arrivons nous pas à entrer dans l’autre monde ? Nous avons fais plusieurs tentative sans succès, déplora le roi.
  • Il reste une caste chargée de réguler les flux entre les mondes et afin de prévoir toute invasion informa l’alps.
  • Vous parlez des gardiens, intervint le duc, tout heureux de prendre part à la conversation.
  • Oui, tout à fait, je sais très bien. Ils ont disparu voilà des dizaines d’années depuis la grande bataille contre les trolls. Les derniers se sont sacrifiés en terrassant les dernières lignes ennemies.

Après ses mots, l’alps retourna dans l’ombre ainsi que le vampire.

  • Seigneur, une légende prétend que l’un d’eux aurait survécu à cette bataille, dit le duc.
  • Ils sont tous morts et si un seul a survécu, il doit être mort et enterré depuis des années. Vous pouvez vous retirer pria le roi d’un ton sec.

le gardien (chapitre 11)

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  • Les elfes sont toujours en train de ressasser leurs souvenirs, ils écrivent des livres, tiennent des archives, qu’ils ne consultent jamais, sourit le roi.

Adolph attendit quelques secondes avant de poursuivre. Il ne voulait pas se montrer impoli et subir le courroux du monarque.

  • Le mage m’a prévenu qu’il pouvait ouvrir un portail entre deux mondes.
  • Sois plus clair, il a dit quoi exactement ?

Le duc sortit de sa ceinture une petite feuille de papier froissée et entreprit la lecture.

  • Nous sommes arrivés sur le site. Une forte présence magique sur place. Je pense pouvoir ouvrir un passage entre les deux univers. Par contre, même en puisant toute la magie du site, je pourrais juste passer avec mon escorte, il faudra que je trouve un moyen de la rouvrir pour faire passer une avant garde.
  • C’est tout s’étonna le roi ?
  • Oui Mon Seigneur. Après ce message, j’ai dépêché sur place 500 hommes pour former une tête de pont.
  • Et ? Qui commandait ces hommes ? Je veux son rapport tout de suite.
  • Je suis ici pour cela, Majesté. Sachant que cette mission allait vous tenir particulièrement à cœur, je me suis mis à la tête de ce corps expéditionnaire.
  • Alors, j’attends, Duc.
  • Le mage nous a attendu pour ouvrir le portail, il est passé avec sa garde en nous précisant que nous devions nous préparer à passer quand il allait envoyer un homme. Mais rien de vivant à repasser le portail. Quand il s’est rouvert, des corps de gobelins nous sont littéralement tombés dessus, puis leurs armes, et tout s’est refermé d’un coup, sans avoir revus le mage.

Le roi avait les mains crispées sur les accoudoirs du trône. Il était prêt à exploser. Tous les convives de la salle de trône s’étaient rapprochés pour mieux écouter le rapport d’Adolph. Le roi recouvrit son calme. Il fit signe à deux ombres de s’approcher de lui. Quand ils passèrent devant la lumière et Adolph Wiso put voir le visage d’un alps, un elfe noir, avec une peau était d’un gris proche du charbon et ces yeux laiteux. Le second inspira encore plus d’effroi au duc. Ses deux canines saillantes et sa pâleur faisaient du second conseiller un seigneur de la nuit, un vampire.

Le gardien (chap 10)

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Les deux gardes gobelins surveillaient la porte de la salle du trône. Ces derniers portaient une sorte d’uniforme en cuir épais marron et tenaient à la main une hallebarde avec un manche plus court que la normale. A leur ceinture était accrochée une épée à lame courbe. Un homme trapu, bien en chair se présenta devant la porte. Les deux gobelins le reconnurent tout de suite et lui ouvrirent un battant. Se retrouvant dans la pièce, ce dernier se mit à genoux devant un immense trône en bois sculpté accessible en haut en montant une dizaine de marches.

  • Alors ? S’enquit une voie rocailleuse, des nouvelles ?
  • Non Mon Seigneur, répondit l’homme trapu.

Ce dernier regarda autour de lui. Il pouvait sentir la présence de plusieurs autres individus dans la salle, mais il lui était impossible d’identifier les espèces qui restaient dans l’ombre. Des fumées empêchaient également une meilleure visibilité et dégageaient une odeur de parfum.

  • Expliquez-moi tout le déroulement de cette opération.

L’interlocuteur jeta des coups d’œil nerveux dans la salle.

  • Mon Seigneur, je ne peux pas parler ici, il y a trop d’oreilles indiscrètes.
  • Je suis le roi. Les personnes ici présentes m’ont permis d’accéder à cette suprême distinction, elles doivent entendre votre rapport. Je vous ai nommé duc, Adoph Wisop, je suis votre suzerain. C’est la dernière fois que vous me contredisez.

Le duc sentit sa gorge se serrer. Deux hommes bougèrent près du trône, Adoph baissa la tête, sachant pas si c’était deux gardes du corps ou deux personnes importantes. Adolph balaya de son regard la salle de trône pour essayer de mieux identifier les espèces présentes. Il jeta un regard circulaire, s’étant habitués à l’obscurité, il put voir que deux gobelins et un orc circulaient dernière les piliers. Des formes humanoïdes parlaient à voix basse, certaines, la tête cachée sous une capuche. Le duc devina la présence d’oreilles pointues. Les elfes étaient à la fois les meilleurs espions, de très bons guerriers et les pires ennemis qui pouvaient haïr pendant plusieurs siècles une personne ou sa famille. Cela lui fit couler de la sueur froide dans le dos.

  • Nous avons découvert un lieu renfermant une puissance magique importante il y a deux mois de cela. Nous avons envoyé sur place un mage, Y’ourg, avec son escorte, Mon Seigneur.

Adoph essaya de ne pas oublier de détail. Le roi étant un mage puissant, certains prétendaient qu’il était capable de lire dans les pensées des personnes à proximité de lui.

  • Le mage nous a prévenu que le lieu avait été un repaire d’elfes, avant que ces derniers ne le désertent.
  • Vous pensez que les elfes connaissent encore l’endroit ?
  • Je pense que cela doit apparaître dans leurs archives, rien de plus.

Le roi, d’un mouvement de la main, appela un serviteur qui attisa les flammes du foyer derrière lui. Le duc pouvait voir son interlocuteur, un homme d’une cinquantaine d’année, aux cheveux poivre et sel, les épaules carrés encore dans la force de l’âge. Une épée dans son fourreau trônait juste au dessus de sa tête. Il portait une simple couronne en argent, un habit de soie bien coupé, de couleur bleu, avec des dentelles sur les cols des manches et du cou. Son visage était sévère, avec une barbe rase taillée tous les jours. Ses cheveux cachaient à peine ses oreilles pointues d’elfes, mais sa carrure trahissait le mélange des deux espèces.

Le gardien (chapitre 6)

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Denis Leblanc régla le montant en liquide et prit les livres. Il se plongea en premier lieu sur l’ouvrage sur les gardiens. Il commença à le lire sur le chemin du retour. Arrivée chez lui, il mit dans un sac les vêtements de la malle les armes ainsi que ses dernières acquisitions de la librairie. Il déplaça son tapis de sol pour faire apparaître le pentagramme sur le plancher. Il s’assit en tailleur et commença l’incantation. Il se sentit soulevé dans les airs. Quand la fumée fut dissipée autour de lui, Denis Leblanc était assis dans la lande. Il sentit l’humidité autour de lui comme au sortir d’une averse. La plupart du temps, le jeune homme venait ici la nuit et non pas le jour. Les lieux lui semblaient si différents. Denis distinguait mieux son environnement que d’habitude, des herbes folles jaunes entouraient l’emplacement de son apparition. Il n’y avait aucun arbre dans les environs, juste quelques petits arbustes par si par là. Mais la lumière rasante gênait un peu le jeune homme. Devant lui se tenait un cercle de petites pierres de moins d’un mètre de haut. Il se changea sans aucune pudeur au milieu de la lande et mit ses affaires de ville dans son sac,  y ajoutant son collier. La magie revenait en quelques secondes. Mais pour ouvrir un portail entre les deux mondes, il devait augmenter sa force magique et en accumuler plus si il ne voulait pas à avoir à puiser dans les siennes et risquer même ma mort. Les gardiens comme lui pouvaient puiser dans une source que peu de sorcier connaissaient : les cercles de pierre, qui étaient le plus souvent des lieux de concentration magique et permettaient le passage entre les deux mondes. Denis Leblanc commença par nettoyer le coté de chaque petit menhir vers le centre. Il fit apparaître sous la mousse des idéogrammes. Ceux-ci étaient presque indéchiffrables aujourd’hui. Seules quelques érudits pouvaient se targuer de les déchiffrer sans pour autant réussir à les utiliser. Il devait être la seule personne en vie capable de puiser dans ces menhirs de l’énergie que des druides avaient emmagasinés aux fils des années avant leur disparition. Plus personne ne rechargeait ces lieux en magie. Il devrait trouver un moyen de les réactiver les vertus magiques lieux. Il s’assit en tailleur au centre du cercle. Le jeune homme tendit les bras vers chaque idéogramme et récita la formule magique susceptible de réveiller la puissance magique des menhirs. Il récita l’incantation, le portail en forme de cercle s’ouvrit. Celui-ci s’agrandit de plus en plus jusqu’à dépasser les deux mètres de circonférence. Denis Leblanc se leva et traversa le cercle. Il se retrouva dans l’obscurité totale et une odeur de souffre le prit aux narines. Une lumière descendait d’une ouverture. Le jeune homme se trouvait dans une grotte, sur une immense dalle de pierre sculpté du glyphe des gardiens. Elle devait peser plusieurs tonnes. Il sentit une aura magique importante dans ce lieu. Un sifflement le fit se retourner. Deux yeux jaunes feu le regardaient. Denis Leblanc invoqua une petite formule pour allumer les lampes à pierre magique. Ces pierres magiques pouvaient bruler pendant des années sans pratiquement se consumer ni générer de fumer. Les deux yeux jaunes appartenaient à un dragon rouge de plus vingt cinq mètres de long. La créature déplia deux immenses ailes de peau reptilienne de plusieurs dizaines de mètres d’envergure. Une telle surface assurait au dragon de pouvoir voler dans le ciel. La grotte était immense, une seconde lumière venait de l’autre coté. Le dragon le regarda droit dans ses yeux. Une voix résonna dans la tête de Denis Leblanc, les dragons pouvaient envoyer leurs pensées par télépathie dans les esprits de leur choix.